La Fondation

« Cet ensemble de la Renaissance a été harmonieusement restauré par Louis Jou qui est sans contredit le premier à s’être intéressé à la conservation du village et à sa nouvelle renaissance. La restauration de la maison de Jean de Brion revient à cet artiste et si l’on peut lui reprocher trop de remises à neuf, il n’en reste pas moins vrai que celles-ci ont été exécutées sur le modèle des éléments existants. Louis Jou, graveur, dont le souvenir restera impérissable, a su faire revivre aux Baux l’art des grands maîtres du Moyen Âge. »

Texte extrait de Les Baux-de-Provence de Fernand Pouillon, édité par F. de Nobele, Paris, 1974.

Hôtel Jean de Brion
Avant restauration, dans les années 90.

Le souci de Louis Jou, durant les dernières années de sa vie, était le sort qui menaçait son atelier et tout l’ensemble exceptionnel installé sur le rocher des Baux par son inlassable activité créatrice : sa demeure, l’ancien Hôtel Jean de Brion entièrement restauré par lui, tour à tour architecte, maçon, tailleur de pierres, sa précieuse bibliothèque, et son atelier construit en face, avec ses trois presses à bras et tous ses caractères. Ce qui lui tenait le plus à cœur était que son atelier continue de vivre après lui, que d’autres y apprennent la joie de faire de la belle typographie et la peine qu’on y prend pour servir l’art du livre.

Alors ses plus proches amis cherchèrent les moyens les plus sûrs de conserver ce patrimoine culturel. Au nombre de ses amis, il faut accorder une place essentielle à Hélène Jeanbrau qui avait fait la connaissance de Jou à Prades, lors du Festival Pablo Casals. Elle vint aux Baux, découvrit la munificence et l’ampleur du travail de Jou. Elle noua avec lui et avec Poppy son épouse, une indéfectible amitié. Cette photographe de renom contribua, par son engagement, à résoudre les inquiétudes de Jou : elle fit expertiser ses biens immobiliers et mobiliers, en fit l’acquisition et lui en laissa la jouissance jusqu’à son décès.

Une Association des Amis fut créée et, dans le même temps, se préparaient les statuts de la Fondation qui vit le jour en 1975, grâce en particulier à l’intérêt que portait à ce projet André Malraux, ministre de la Culture, qui avait accepté, par exception, de faire partie du Conseil d’administration.

Après la mort de Louis Jou le 2 janvier 1968, Poppy ne voulut pas voir s’ensevelir sous la poussière, les presses et les plombs qui avaient fait de si beaux livres. Elle engagea un jeune typographe pour lui faire imprimer des feuilles de textes de Jou, vendus dans la boutique qu’elle créa dans l’Atelier et qui fonctionna jusqu’en 1997. Poppy meurt le 25 août 1983 : elle repose à côté de Louis Jou dans le cimetière des Baux.

L’objet de la Fondation est clairement défini dans ses statuts : assurer par tous les moyens la défense et la diffusion de l’œuvre de Louis Jou et la sauvegarde des biens s’y rattachant, organiser des stages d’études typographiques dans son atelier et favoriser les rencontres entre imprimeurs et artistes, français et étrangers, désireux de contribuer au développement de l’art graphique. Les moyens d’action sont : les publications, les activités du musée, la participation à des expositions, des colloques et la réédition de certains titres.

Le Musée - Il n’avait pas été prévu par Jou de faire de sa demeure un musée, parce que faire visiter ses collections lui importait moins que perpétuer l’activité de l’atelier. Mais le rôle culturel de la Fondation étant de faire connaître au plus grand nombre l’œuvre de Jou et la belle typographie, seul un musée pouvait les rendre accessibles au public. Il a été réalisé dans la Maison Jean de Brion et présente, avec les œuvres de Jou, une partie de ses collections : incunables et autres livres anciens, gravures de Dürer et de Goya, peintures, objets d’art, céramiques faites par Jou, et ses meubles.

Les travaux d’assainissement et de réaménagement du Musée sont prévus en 2020.

L’Atelier - En face du Musée se trouve l’atelier d’imprimerie de Jou. Si l’imprimerie ne fonctionne plus, les presses sont utilisées régulièrement dans le cadre de démonstrations, de stages que la Fondation organise. Renseignements : fondation.louisjou@org ou gmail.

Pour les visites de l’atelier où l’on peut voir bois gravés, ouvrages et peintures de Jou, prendre rendez-vous,
soit par courrier : Fondation Louis Jou, Grand rue, 13520 Les Baux-de-Provence ; soit par mail : contact@fondationlouisjou.org